À l’issue d’une Assemblée générale ayant marqué la réélection du président, Louis Nègre, et l’élection d’un nouveau Conseil d’administration le mercredi 13 septembre 2017 à Paris, le GART consacrait, la même journée, une conférence-débat sur le thème du financement de la transition énergétique.
Devant les élus et partenaires du GART réunis pour l’occasion, la ministre chargée des transports, Élisabeth Borne, a détaillé le programme des prochaines Assises de la mobilité. Lancée ce 19 septembre 2017, cette initiative participative présente ce double objectif de réinventer notre politique nationale de mobilités et de donner la priorité aux transports de la vie quotidienne ainsi qu’à la rénovation des infrastructures existantes. « Nous devons réfléchir à une vision stratégique de la mobilité dans notre pays. Les Assises prépareront, après la loi d’orientation des transports intérieurs, une nouvelle loi d’orientation des mobilités. » Réparties sur trois mois de consultation (de septembre à décembre 2017), cette consultation nationale s’articulera autour de six grandes thématiques : le financement et la gouvernance ; l’environnement ; la révolution numérique ; la fracture sociale et territoriale ; l’intermodalité ; la sécurité et la sûreté. Des thèmes recouvrant notamment ceux abordés dans le cadre des États généraux de la mobilité durable.
Par l’intermédiaire de son président, le GART a rappelé qu’il consacrerait une grande énergie afin que les propositions issues des États généraux soient reprises par les Assises de la mobilité et figurent dans le projet de loi sur la mobilité que le gouvernement déposera au Parlement en début d’année 2018. Tout l’enjeu résidant dans une réponse adéquate face à l’accentuation des fractures sociales et territoriales dans notre pays.
Afin de répondre à ces défis, la participation des acteurs politiques, économiques, publics et privés s’annonce comme essentielle. C’est le message martelé par Geneviève Férone-Creuzet, vice-présidente de la fondation pour la Nature et l’Homme, lors de son intervention dans le cadre de cet après-midi thématique. Et de résumer son propos par l’idée que « la mobilité était le propre de l’Homme. » Alain Bonnafous, professeur émérite au Laboratoire Aménagement Économie Transports de l’université de Lyon, a quant à lui mis en exergue le rôle important du versement transport dans le financement des transports urbains. Ce dernier y participe à hauteur de 46% tandis que les collectivités, les voyageurs et l’État y contribuent respectivement, à hauteur de 35%, 17% et 2%.
Ces deux tribunes ont ensuite laissé place à un débat d’idées réunissant plusieurs élus du GART. Appelé à intervenir sur le sujet, Louis Nègre, sénateur-maire de Cagnes-sur-Mer, a rappelé que le GART avait signé une initiative en faveur du déploiement des bus propres, Clean bus deployment initiative, portée par la Commission européenne et qu’il avait été demandé au gouvernement Français de soutenir financièrement l’acquisition de véhicules de transports publics à faibles émissions. Le président du Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération grenobloise, Yann Mongaburu, a insisté sur le potentiel considérable des modes actifs et de donner un chiffre pour en attester : « À Grenoble Métropole, 50% des déplacements automobiles font aujourd’hui moins de trois kilomètres. » Présente également, Anne Gérard, vice-présidente mobilités de la Communauté urbaine du Grand Poitiers, a de son côté insisté sur les comportements individuels comme effet de levier en faveur d’une transition énergétique viable et pérenne. « 63% utilisateurs des vélos à assistance électrique de l’agglomération de Poitiers utilisaient auparavant leur voiture pour aller au travail. » Des initiatives saluées par Charles-Éric Lemaignen, conseiller communautaire d’Orléans Métropole, et qui se démocratiseront encore davantage avec l’essor des outils connectés. « La révolution numérique va aider les voyageurs, les collectivités ainsi que les opérateurs à assurer cette transition. Les technologies nous ouvrent de nouvelles perspectives. » Lors de cette table-ronde, Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des mobilités et infrastructures transports de la région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, a abondé en portant son message sur la complémentarité des modes de transport, jugée primordiale. « Il n’y aura pas qu’une seule énergie ou qu’un seul mode de transport totalitaire mais plutôt un mix de réponses. »
Ce débat d’idées est venu nourrir les réflexions d’un secteur qui s’apprête à connaître, dans les années à venir, des ruptures comme il n’en a jamais rencontrées dans le passé : émergence de nouvelles énergies plus propres, essor du véhicule autonome, digitalisation des outils. La transition énergétique qui s’annonce pose la question de son financement. Les choix à faire seront guidés par une ambition environnementale couplée à un réalisme économique. Un double enjeu auquel le GART sera attentif et force de proposition.