Six réunions régionales pour faire avancer la mobilité durable

À l’heure où la mobilité connaît une rupture (essor des outils connectés, développement de nouvelles énergies, avènement du véhicule autonome…), le Groupement des autorités responsables de transport (GART), associé à la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), Régions de France, Transport Développement Intermodalité Environnement (TDIE) et l’Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP), ont décidé d’organiser une vaste consultation nationale sur le transport public et ses enjeux futurs. L’objectif de cette démarche commune : sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux de la mobilité durable.

Cette initiative a débuté par la mise en ligne (de juin à août 2016) d’un questionnaire ouvert à toutes les parties prenantes (adhérents des organisateurs des Etats généraux) et les structures concernées par la mobilité (associations d’élus, administrations, fédérations d’employeurs…).

Le concours des collectivités accueillantes a permis de faire de cette édition des États généraux de la mobilité durable, un véritable succès

Les propositions issues de cette consultation en ligne ont servi de matière première à la seconde étape de la démarche : la tenue de réunions publiques dans six grandes villes françaises (Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux et Strasbourg) où chaque participant (collectivité, opérateur, start-up, association…) était invité à s’exprimer et ainsi formuler des propositions destinées à assurer une future politique de mobilité à la fois efficace et efficiente.

Au total, plus de 400 personnes ont répondu présent à l’appel des organisateurs et des collectivités accueillantes. Des participants soucieux de l’avenir du secteur du transport public et volontaires à l’idée de le faire évoluer face aux nouvelles perspectives.

Pour nourrir cet exercice de démocratie et structurer les échanges qui en résultent, cinq thématiques principales sont venues structurer les débats :

  • La qualité de service ;
  • La transition énergétique et la santé publique ;
  • Le financement et le modèle économique ;
  • L’intermodalité et la multimodalité ;
  • La desserte des territoires peu denses (rural, périrubain…).

Des items placés au cœur des préoccupations du secteur et qui ont font l’objet d’une attention particulière tout au long des échanges.

Les débats se sont notamment orientés sur les questions de financement, sources d’inquiétudes pour le secteur avec le maintien ou non du versement transport. À cette occasion, le GART, par l’intermédiaire de son Président Louis Nègre, a rappelé la nécessité de sanctuariser ce dernier, considéré comme essentiel dans un contexte où des contraintes financières fortes s’exercent et sont susceptibles de remettre en cause le maintien de l’offre et les investissements dans le secteur. Le GART a souligné le rôle indispensable du versement transport dans la chaîne de fonctionnement du transport public urbain. Des contraintes budgétaires auxquelles s’ajoutent des contraintes d’ordres techniques et qui imposent aux acteurs, de faire des choix guidés par l’ambition environnementale mais aussi par le réalisme économique.

La qualité de service a également concentré un grand nombre d’échanges avec une certitude partagée par tous : l’usager doit être placé au cœur de la problématique transport. Toute l’équation réside en une convergence entre le service attendu par le voyageur, celui voulu par l’autorité organisatrice de transport, et la performance apportée par l’opérateur.

Séance d’échanges entre la tribune d’intervenants et l’auditoire à Lille le 26 octobre 2016

Dans un contexte de multiplication des pics de pollution au sein des grandes villes (à l’image de Paris et de Grenoble ces dernières semaines), ce tour de France a permis de mettre en exergue les problématiques liées aux enjeux de santé publique de plus en plus grandissants : amélioration de la qualité de l’air, diminution de la pollution sonore, lutte contre la sédentarité… Plus d’un habitant sur deux (60%) est aujourd’hui exposé à une qualité de l’air dégradée, et en particulier à une pollution aux particules qui serait, en France, à l’origine d’environ 42 000 décès prématurés par an. Les différentes interventions se sont accordées sur l’idée qu’une telle exposition nécessite une réponse forte et adaptée qui passe inexorablement par le développement d’une culture mobilité durable et un usage plus important des transports en commun.

Ces six réunions publiques régionales étaient également là pour réinventer le monde des transports et la participation de nouveaux acteurs, à l’image des start-ups, est venue l’attester. Les nouvelles technologies qui amènent de nouveaux usages ouvrent des perspectives nouvelles pour le secteur et ce tour de France a été l’occasion d’exprimer les réflexions qui sont menées actuellement sur le sujet.

Les contributions proposées à travers cette remontée de terrain alimenteront la rédaction d’un document commun qui sera révélé le 7 mars 2017 à Paris. À cette occasion, toutes les parties prenantes s’exprimeront lors de la publication de ce document qui a pour objectif de sensibiliser les candidats à l’élection présidentielle, au domaine du transport public et de la mobilité durable.

18 janvier 2017 – Crédit : GART